Eyal Zamir, nouveau chef d’état-major dans un Israël post-7-Octobre

Abonnez-vous à la newsletter

Eyal Zamir, nouveau généralissime d’Israël à la réputation de meneur à poigne choisi pour mener le pays à la victoire contre le Hamas, hérite aussi du défi de restaurer la confiance de la population dans son armée après l’échec du 7-Octobre.

Un vétéran à la tête de Tsahal. Nommé le 1er février dernier, Eyal Zamir doit devenir ce mercredi le nouveau chef d’état-major de l’armée israélienne, le 24e de l’histoire, suite à la démission de son prédécesseur Herzi Halevi, rongé par sa « responsabilité » dans l’échec cuisant de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a fait plus de 1200 morts.

Ex-directeur général du ministère de la Défense, Eyal Zamir, 59 ans, avait été choisi début février par le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Israël Katz. Sa nomination avait auparavant été validée par le Comité consultatif sur les nominations de hauts dirigeants « à la suite d’un processus méticuleux ». Elle a également été saluée par le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich.

Le général à la carrure imposante est loin d’être un inconnu dans les rangs de Tsahal. Cet officier du corps blindé, enrôlé en 1984, a gravi les échelons, passant d’officier de char à commandant de brigades blindées. Jusqu’à occuper, de 2012 à 2015, le poste de secrétaire militaire de Netanyahou, de 2012 à 2015. C’est probablement à cette période qu’il a tapé dans l’œil du Premier ministre.

« Il m’a impressionné par son engagement »

Benyamin Netanyahou ne tarit en effet pas d’éloges à son propos. « Du temps où il était mon secrétaire militaire, il m’a impressionné par son engagement envers le pays et l’armée israélienne », a récemment soufflé le dirigeant en Conseil des ministres, louant son « approche axée sur l’attaque ». Par le passé, Zamir avait d’ailleurs déjà été envisagé à deux reprises pour le poste de chef d’état-major.

Comme son prédécesseur et bon nombre de chefs d’état-major, le général Zamir a surtout commandé la région militaire Sud, chargée de la bande de Gaza, entre 2015 et 2018, période marquée par plusieurs affrontements avec le Hamas. Ses troupes avaient notamment participé aux affrontements avec des Palestiniens, qui manifestaient pour commémorer la Nakba, et avaient fait plus de 150 morts.

Peu après, en novembre 2018, le natif d’Eilat avait été promu par Netanyahou au poste de chef d’état-major adjoint. En 2021, le haut gradé a pourtant quitté l’armée pour les États-Unis, où il a été chercheur invité au sein d’un groupe de réflexion, le Washington Institute for Near East Policy. En 2023, il est rappelé pour diriger le ministère de la Défense en tant que directeur général, où il supervise plusieurs projets stratégiques, notamment le développement de nouvelles munitions et la modernisation des capacités de Tsahal.

2025 : une « année de combat »

Marié et père de trois enfants, il a été diplômé en science politique et en sécurité nationale dans les universités de Tel Aviv et de Haifa. Dans son premier discours suivant sa nomination, le 1er mars, le général Zamir a assuré que 2025 « continuerait d’être une année de combat », alors qu’Israël a signé des cessez-le-feu dans les deux guerres de Gaza et du Liban.

Le militaire semble également favorable à l’autosuffisance d’Israël en matière d’armes, alors que l’État Hébreu est abondamment fourni en armes par le États-Unis. « Nous avons tous été élevés selon le principe suivant : L’État d’Israël se défendra tout seul. Aujourd’hui, je vous dis qu’Israël produira également ses propres armes de manière indépendante, face à n’importe quelle menace ou scénario », avait-il notamment déclaré, rapporte Al-Jazeera.

En 2007, Zamir s’était également positionné en faveur de la pratique de la « punition collective » contre les « populations terroristes », pourtant interdites par le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, selon la Jewish Virtual Library.

L’arrivée du général Zamir à la tête de l’armée intervient à un moment critique, alors qu’Israël doit gérer une guerre qui s’enlise à Gaza et des tensions internes sur la gestion du conflit. Ses actions seront scrutées de près, notamment sur la manière dont il compte gérer la menace posée par l’Iran et ses alliés régionaux.

Sur ce point, Netanyahou semble lui faire confiance : « Nous espérons que durant son mandat, nous parviendrons à toutes ces grandes réalisations, qui changeront non seulement la situation d’Israël, mais aussi le visage de tout le Moyen-Orient ».

Par Léo Aguesse 

Souce lexpress