Riss : «Abandonner le rire, c’est abandonner une parcelle d’humanité»

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Blessé lors de l’attentat terroriste contre « Charlie Hebdo » il y a dix ans, le dessinateur de presse et caricaturiste Riss insiste sur l’importance de parler de ce qui s’est passé aux jeunes. « C’est à nous de leur donner confiance dans la liberté. Il ne faut pas avoir peur d’être libres ».

« Abandonner le rire, c’est abandonner une parcelle d’humanité, pour nous ça nous semble évident », a déclaré mardi 7 janvier sur France Inter(Nouvelle fenêtre), le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, Riss, dix ans après les attentats contre la rédaction de l’hebdomadaire que la France commémore.

« Il y a quelque chose d’universel dans le rire », a-t-il souligné, alors que Charlie Hebdo publie dans son numéro spécial une série de caricatures sur le thème #RiredeDieu avec des publications de « dessinateurs qui viennent de 28 pays différents »« C’est des dessins qui ironisent sur dieu. L’ironie, le rire, c’est universel, Charlie est un journal universaliste », a assuré Riss, blessé dans les tirs qui ont fait douze morts dans l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo.

Entre mémoire personnelle et Histoire

Celui qui a succédé à Charb, tué le 7 janvier 2015, à la tête de l’hebdomadaire satirique explique que la douleur est toujours omniprésente. « C’est des sensations physiques dont vous ne pouvez pas vous défaire », a-t-il confié. « On est à la fois dans une mémoire personnelle de ce qu’on a vécu, de son ressenti personnel, et en même temps, il faut en parler presque comme des historiens », a-t-il expliqué.

« Durant ces dix années, on a vu cet événement passer de l’actualité à l’histoire. On doit le transmettre à des nouvelles générations qui ne l’ont pas vécu », a-t-il poursuivi. « Quand vous avez des lycéens, il faut refaire un peu l’historique de tout ce qui s’est passé, de l’histoire des caricatures, de ce qu’est Charlie, quand est-ce que ça a été créé, donc il faut presque faire un travail d’historien », a-t-il souligné. Il « faut parler » aux jeunes de 15-24 ans. C’est à nous de leur donner confiance dans la liberté. Il ne faut pas avoir peur d’être libres ».

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