Les secrets de la défense antique de Jérusalem dévoilés avec la découverte

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Les récentes fouilles archéologiques à Jérusalem ont mis au jour une fortification massive qui aurait protégé les rois de Juda il y a près de 3 800 ans. Cette découverte, située près d’un parking du parc national des Murailles de Jérusalem, offre de nouvelles perspectives sur les défenses de l’ancienne cité et permet de résoudre des mystères vieux de plusieurs siècles.

Les récentes fouilles archéologiques à Jérusalem ont mis au jour une fortification massive qui aurait protégé les rois de Juda il y a près de 3 800 ans. Cette découverte, située près d’un parking du parc national des Murailles de Jérusalem, offre de nouvelles perspectives sur les défenses de l’ancienne cité et permet de résoudre des mystères vieux de plusieurs siècles.Ce fossé, datant de 3 800 ans, aurait servi de défense majeure pour protéger les rois de Juda. Sa mise au jour résout des énigmes historiques vieilles de plusieurs siècles et met en lumière l’ingéniosité et les capacités d’ingénierie des anciens dirigeants de la cité. La structure, qui sépare la Cité de David du Mont du Temple, illustre l’importance stratégique de Jérusalem et ses efforts pour se protéger contre les invasions.

Une fortification monumentale

Au cœur de Jérusalem, les archéologues ont découvert une fortification monumentale sous la forme d’un fossé gigantesque. Il se situe près du parc national des Murailles de Jérusalem, dans la zone du parking Givati. Ce dernier se trouve dans un quartier moderne et dynamique de la ville

Situé à proximité de la Cité de David, on relie ce site à l’époque biblique et aux premiers rois d’Israël. La Cité de David, considérée comme l’un des sites les plus importants de l’archéologie biblique, constituait l’ancienne capitale du Royaume de Juda. Elle se localise sur une colline étroite, juste au sud des murs actuels de la vieille ville de Jérusalem. Les fouilles dans cette région ont permis de découvrir de nombreux artefacts, structures et inscriptions. Tous offrent des aperçus sur la vie quotidienne, la religion et les pratiques administratives de l’époque.

Ce fossé monumental, caché sous des couches de terre et de débris accumulés au fil des millénaires, a été découvert grâce à des fouilles intensives menées par l’Autorité des Antiquités d’Israël et l’Université de Tel Aviv. Les archéologues ont utilisé des techniques modernes d’excavation, telles que la stratigraphie et la datation par radiocarbone, pour révéler cette structure cachée.

La découverte du fossé près du parking Givati s’inscrit dans une série de découvertes récentes. Depuis plus d’une décennie, on fouille en continu ce site. Il révéla des trésors archéologiques comme des maisons de l’époque du Premier Temple, des structures de l’époque byzantine, et des vestiges du Second Temple.

Cette zone devient alors l’une des clés pour comprendre la complexité historique de Jérusalem. Les découvertes successives illustrent comment les couches de civilisation se sont superposées au fil des siècles, chacune apportant une nouvelle dimension à l’histoire riche et variée de la ville.

Une défense millénaire à Jérusalem

Bien que la date exacte de la construction du fossé reste incertaine, des indices archéologiques et historiques suggèrent son utilisation durant le règne du roi Josias. Cela le fait remonter alors il y a environ 3 000 ans. Cette période correspond à une époque de renforcement et de consolidation du Royaume de Juda.

Les rois cherchaient à protéger leur capitale contre les invasions. Le fossé aurait été une composante essentielle de ce système défensif. Il devait créer une barrière infranchissable pour les envahisseurs. Les fouilles ont révélé que ce fossé monumental a probablement servi durant la période du Premier Temple (neuvième siècle avant notre ère). À cette époque, Jérusalem connaissait une expansion et une organisation urbaine complexes.

Cette structure défensive a joué un rôle crucial en divisant la ville en deux parties distinctes. La zone résidentielle se trouvait au sud. La ville haute, située au nord, comprenait les bâtiments administratifs et religieux, y compris le palais et le temple. Selon Shalev, dans un communiqué de l’Autorité des Antiquités d’Israël , « si le fossé a été creusé à cette époque, il visait à protéger la ville du nord, le seul point faible de la pente de la Cité de David ».

Cette séparation permettait non seulement de protéger les habitants et les infrastructures essentielles, mais aussi de contrôler l’accès à la ville haute. Cela renforçait ainsi la sécurité de la zone la plus vulnérable de Jérusalem. La découverte de ce fossé met en lumière les stratégies sophistiquées de défense et la capacité des anciens bâtisseurs à utiliser le terrain naturel pour renforcer la sécurité de leur capitale.

L’ingéniosité des temps anciens : un exploit d’ingénierie

La construction du fossé représente un exploit d’ingénierie remarquable, nécessitant la modification significative de la topographie naturelle de Jérusalem. Les bâtisseurs de l’époque ont dû faire preuve d’une ingéniosité et d’une détermination exceptionnelles pour créer cette défense massive. Creuser un fossé de neuf mètres de profondeur et de 30 mètres de large impliquait de déplacer d’énormes quantités de roche.

Cette tâche demandait des outils et des techniques avancées pour l’époque. Cela démontre une capacité organisationnelle et une mobilisation des ressources humaines et matérielles considérables. Les parois abruptes du fossé, formées par l’extraction intensive de pierre, rendaient toute tentative d’intrusion extrêmement difficile, sinon impossible.

Cette réalisation a également nécessité une planification minutieuse pour intégrer le fossé dans le paysage naturel de Jérusalem. Kathleen Kenyon, une archéologue britannique renommée des années 1960, avait déjà observé une pente rocheuse inhabituelle dans la zone est du site actuel des fouilles. Elle l’avait initialement interprétée comme une vallée naturelle. Cependant, la nouvelle découverte révèle qu’il s’agissait en réalité d’une continuation du fossé. Elle s’étend sur au moins 70 mètres d’ouest en est.

Cette révélation corrige les interprétations passées et souligne l’ampleur et la continuité de cette structure défensive. La compréhension actuelle montre que le fossé n’était pas seulement un obstacle physique. Il constituait une démonstration de la puissance et de l’ingéniosité des dirigeants de Jérusalem. Ils étaient capables de transformer le paysage pour protéger leur cité. Ces découvertes récentes permettent de réévaluer les stratégies de défense de Jérusalem et d’apprécier davantage l’ingéniosité des anciens ingénieurs qui ont conçu et réalisé ce projet monumental.

Signification historique du fossé à Jérusalem

Le fossé découvert à Jérusalem revêt une importance historique majeure. Effectivement, il se trouve mentionné dans des textes bibliques, notamment dans le Premier Livre des Rois (11:27). Il y est fait référence à une construction appelée « Millo » par le roi Salomon. Ce passage indique : « Salomon construisit le ‘Millo’ et ferma la brèche dans la muraille de la Cité de David son père ». Cette référence biblique donne un contexte précieux à la découverte. Elle situe le fossé dans une période clé de l’histoire de Jérusalem. Les fouilles en cours, financées par la Fondation de la Cité de David, révèlent progressivement les différentes couches historiques de la ville.

Eli Escusido, directeur de l’Autorité des antiquités d’Israël, a exprimé son admiration pour les anciens bâtisseurs. Ils ont « littéralement déplacé des montagnes et des collines » afin de créer des défenses aussi impressionnantes. Les résultats de ces fouilles seront dévoilés début août lors de la conférence « Jerusalem Studies Experience » de la Cité de David.

Par Laurie Henry

Source science-et-vie