Le négationniste, antisémite violent, Vincent Reynouard arrêté en Écosse

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Condamné à plusieurs reprises pour avoir remis en cause l’existence de la Shoah, Vincent Reynouard a été interpellé en fin de semaine au Royaume-Uni.

Vincent Reynouard était recherché pour exécuter une peine d’un an de prison à laquelle il avait été condamné par la cour d’appel de Caen en 2015 pour « contestation de crime contre l’humanité », après avoir remis en cause l’existence de l’extermination des juifs en Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Sa condamnation était devenue définitive en 2020.


Les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH) souhaitaient par ailleurs l’entendre dans une enquête ouverte pour des tags en août 2020 sur les murs du centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Le mot « martyr » y avait été rayé, celui de « menteur » inscrit à côté, ainsi que la mention « Reynouard a raison », suscitant notamment la réaction du président Macron condamnant « avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable ».

Les exploits antisémites de Reynouard

Vincent Reynouard, qui vivait depuis plusieurs années caché au Royaume-Uni, était toujours extrêmement actif sur les réseaux sociaux Gab et VK. Des observatoires antiracistes comme Balance ton antisémite scrutaient de près son activité en ligne. Il était en outre recherché pour plusieurs condamnations en suspens dans l’Hexagone. À Paris, en janvier 2021, Reynouard avait en effet été condamné à six mois ferme pour contestation de crime contre l’humanité, pour une vidéo datant de 2019, dans laquelle il niait la Shoah. Il avait également écopé d’un an d’emprisonnement par la cour d’appel de Caen. Ces délits de « négationnisme » n’existent pas en tant que tel au Royaume-Uni.

C’est pourquoi il était difficile, pour l’OCLCH, de l’y faire arrêter. C’est en tout cas sur la base de cette dernière condamnation dans le Calvados que les gendarmes ont pu convaincre les autorités britanniques de mettre davantage de moyens pour l’appréhender. Pour obtenir sa remise à la France, la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice a étroitement collaboré avec ses magistrats de liaison à Londres.

Travail de coopération

Le militant négationniste avait une première fois été repéré par le SO15, les services antiterroristes britanniques, en 2021, dans le Kent, une banlieue de Londres. Mais il était parvenu à réchapper aux bobbies, les policiers londoniens. « Il leur a filé entre les doigts », selon une source policière proche de l’enquête. Après s’être créé une identité fictive, Reynouard mettra près d’un an à être de nouveau localisé à Édimbourg.

« Il a pu être interpellé grâce à un énorme travail de coopération internationale, et en particulier grâce à nos homologues britanniques. Malgré les difficultés juridiques qui peuvent exister, l’Office ne lâchera pas les idéologues qui propagent la haine, où qu’ils se trouvent », affirme à Marianne le général Jean-Philippe Reiland, le patron de l’ OCLCH. Un avertissement direct aux autres gourous qui ont trouvé refuge à l’étranger pour fuir la justice française.

Avec francetvinfo et marianne