L’écrivain d’extrême droite avait publié en 2019 sur son blog une vidéo où des photos de Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali et Patrick Drahi étaient brûlées.
À l’issue de trois procès, l’écrivain d’extrême droite Alain Soral a été condamné ce mercredi 7 septembre à payer 15 000 euros en dommages et intérêts et frais de justice à des associations antiracistes, pour avoir diffusé un clip de rap jugé antisémite. Le 21 janvier 2019 avait été publiée sur le site « Égalité et Réconciliation » une vidéo baptisée « Gilets jaunes », dans laquelle une pancarte portant le nom de Rothschild était jetée au feu.
Des photos de Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali ou encore Patrick Drahi étaient aussi envoyées au bûcher. Le rappeur y appelait à « virer » les trois premiers cités, les qualifiant de « parasites ». Le clip d’un peu plus de 4 minutes montrait également à plusieurs reprises le président Emmanuel Macron lors de son discours au dîner du Crif en 2018.
Relaxé au pénal
Un collectif d’associations avait engagé une procédure contre Alain Bonnet dit Soral, directeur de publication du site internet, via une citation directe. Il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny le 19 septembre 2019 à deux ans de prison dont 18 mois ferme, ainsi qu’à 45 000 euros d’amende.
En appel à Paris, il avait cependant été relaxé le 17 décembre 2020, la cour estimant notamment qu’« il ne peut être soutenu que les propos poursuivis visent la communauté juive dans son ensemble ». La Cour de cassation avait néanmoins annulé cette décision, le 5 octobre 2021, jugeant que la cour d’appel avait écarté certains éléments sans se justifier et ordonnant un nouveau procès.
Déjà condamné une vingtaine de fois
Mercredi, Alain Soral, 63 ans, a cette fois été reconnu coupable, mais seulement sur le plan civil, la cour d’appel estimant qu’il était définitivement relaxé sur le plan pénal. La cour a estimé qu’il avait bien commis une faute civile en ce qui concerne la provocation à la haine et l’injure à raison de la religion. Elle n’a en revanche pas retenu la diffamation antisémite.
Il devra payer 1 500 euros à cinq associations (l’Union des étudiants juifs de France, J’accuse, SOS Racisme, le MRAP et la Ligue des droits de l’Homme) ainsi que 1 500 euros à chacune en frais de justice. Alain Soral a déjà été condamné à une vingtaine de reprises, notamment pour provocation à la haine et contestation de crime contre l’humanité.