Enfant, Saül échappe à la Shoah grâce au kindertransport lui permettant de passer de Vienne à Bruxelles. Quarante ans plus tard, il y est propriétaire d’un restaurant delicatessen dédié au 7ème art où se croisent des personnages aux histoires singulières et joyeuses.
1986 à Bruxelles. Saul (Simon Abkarian) tient un délicatessen dédié au 7e art, repère de cinéphiles, d’étudiants et de critiques. Après le ciné, la star ici, c’est lui, un passionné aux connaissances encyclopédiques organisant quiz et ventes aux enchères de reliques de tournage, lançant régulièrement à la cantonade des répliques de films cultes. Avec Joakim, jeune réalisateur pris sous son aile, ils écrivent un scénario, l’histoire d’un gamin juif de Vienne sauvé grâce aux « Kindertransport », trains d’enfants évacués seuls qu’a orchestrés la Croix Rouge.
Cette histoire qu’on découvre au travers des images du film en préparation, c’est la sienne, si douloureuse encore. De sa mère disparue, il conserve une lettre, une photo, une médaille… Pour lui, le cinéma a constitué une bouée de secours. Il manque l’amour à ce charmeur aux conquêtes multiples mais insatisfaisantes. L’irruption de Hanna (Pascale Arbillot) pourrait le lui apporter, à condition de parcourir tout ce chemin qui les sépare…
Adapté du roman autobiographique d’Henri Roanne-Rosenblatt, « le Chemin du bonheur » recèle le charme particulier presque désuet du cinéma de studio auquel il semble vouloir rendre hommage. Entre comédie dramatique et romantique, épisode historique, ce film est porté par un Simon Abkarian généreux et touchant en colosse aux pieds d’argile que soutient une jolie distribution. Une ode à l’amour, au cinéma et à cette part de rêve qu’il peut instiller en chacun.