L’objet, fabriqué en 1910 par un horloger juif, et volé par les nazis a été rendu à ses petits-enfants, au Pays-Bas. Il est toujours en parfait état.
Bien mal acquis ne profite jamais. Une montre volée par un officier nazi dans les années 40 a finalement été restituée aux petits-enfants de son créateur, raconte ces jours-ci le New York Times. L’objet, dont les aiguilles tournent toujours près de 80 ans après sa fabrication, avait été perdu dans un champ de maïs, puis caché dans une ferme en Belgique.
Alfred Overstrijd, un citoyen néerlandais d’origine juive, avait monté cette montre en 1910 et l’avait offerte à son frère Louis, pour son dix-huitième anniversaire. En 1942, Louis Overstrijd fut arrêté par les Nazis. Un officier lui déroba alors le précieux cadeau. Plus tard, les deux frères Overstrijd furent déportés à Auschwitz. Ils y périrent.
Selon Rob Snijders, un historien néerlandais, le soldat nazi aurait, lui, égaré la montre dans le champ de Gustave Janssens, un agriculteur belge dont la ferme avait été réquisitionnée par les Allemands. « Mon grand-père n’aimait pas les Nazis, il a compris immédiatement que la montre avait été volée, il n’a rien dit et il l’a cachée, avec l’intention de la rendre a son propriétaire », a expliqué son petit-fils Pieter Janssens au quotidien néerlandais Rijnmond.
Après le décès de Gustave Janssens, ses petits-enfants ont vidé la demeure et sont tombés par hasard sur le bijou. Ils ont alors contacté Rob Snijders, qui a retrouvé Richard van Ameijden, l’un des trois derniers descendants de l’horloger. L’historien a organisé une rencontre à Rotterdam entre les deux familles, pour que la montre revienne enfin à qui de droit. « Tout le monde pleurait », raconte Rob Snijders.
Richard van Ameijden a confié qu’il n’avait conservé que très peu de souvenirs de son grand-père : « Mes parents ont vécu un traumatisme. Nous ne parlions de la guerre que rarement. » Quant à Pieter Janssens, il s’est dit heureux que la montre ait été restituée, comme son grand-père l’aurait souhaité.