L’une des affaires les plus difficiles et dramatiques traitées récemment par les tribunaux rabbiniques a pris fin lorsque Orly Vital a été libérée de son mari mardi.
Orly Vital, une résidente de Beit Shemesh et mère de quatre enfants, a reçu son get après près de quatorze ans de lutte. Lorsque Vital a demandé le divorce à son ex-mari R., il lui a répondu qu’il ne lui donnerait ce document essentiel que si elle le payait, et cher.
Après six ans à le supplier, Vital s’est tourné vers Yad La’Isha, (Aide aux femmes), une division du réseau Ohr Torah Stone. Yad La’Isha représente des femmes dont les maris récalcitrants refusent d’accorder le divorce. Lorsque l’affaire a comparu devant le tribunal rabbinique de Jérusalem, l’actuel grand rabbin David Lau a décidé que R. ferait l’objet d’une arrestation immédiate s’il refusait de donner un get à sa femme.
En apprenant que Lau avait statué en faveur de Vital, R. s’est rapidement enfui sous prétexte de s’entretenir avec son avocat. Le tribunal a émis un mandat d’arrêt officiel contre lui ainsi qu’une série de sanctions visant à le forcer à céder, mais R. a réussi à échapper au tribunal en restant dans la clandestinité pendant les sept années suivantes, au cours desquelles il a abandonné son ex-femme et leurs enfants.
Il a fallu que Yad La’Isha reçoive en août 2021 un don de plus de 100 000 shekels, pour financer les services d’une société d’enquêtes privées, qui l’a repéré et arrêté dans le sud de Tel-Aviv quelques jours après le début de leur chasse à l’homme.
R. passa les mois suivants en prison, continuant à refuser à Vital son get, et à faire des demandes financières insensées. Lorsqu’il est devenu clair que ces demandes ne seraient jamais satisfaites, le tribunal rabbinique a libéré Vital de ses chaînes le mardi 4 janvier, près de 14 ans après sa demande de divorce.
Vital a exprimé ses profonds remerciements à toutes les personnes impliquées à la suite de la décision du tribunal. « Il existe une règle bien connue selon laquelle vous ne négociez pas avec les terroristes et certainement pas avec ceux qui sont déjà derrière les barreaux, et cela doit être le cas avec ceux qui refusent le get à leur épouses », a-t-elle déclaré. « Je savais que c’était une guerre que je devais mener et que je devais rester ferme au nom de ce qui est vrai et juste, contre le monde de mensonges dont je souffre depuis plus de 14 ans. Je suis profondément reconnaissante à Dieu de m’avoir amenée à ce jour et à l’équipe de Yad La’isha qui n’a jamais abandonné. »
Le rabbin Kenneth Brander, président et Rosh HaYeshiva d’Ohr Torah Stone a déclaré : « Le fait qu’Orly ait perdu 14 ans de sa vie à se battre pour être libérée de ses chaînes est le comble de l’injustice et des abus, mais nous sommes encouragés par le fait que les efforts de Yad La’ isha lui aient permis d’accéder à la liberté aujourd’hui. Nous continuerons à travailler sans relâche pour faire avancer la justice et la liberté pour les agunot ».
« Orly a atteint la fin de l’histoire d’une lutte de plusieurs années qui n’aurait jamais dû avoir lieu », a déclaré la directrice de Yad La’Isha, Pnina Omer. « Nous remercions les juges dirigés par le rabbin Lau qui ont imposé les pressions nécessaires pour mettre un terme à cette affaire. Nous continuerons à nous battre au nom de chaque agunah, mais nous savons aussi que nous devons trouver une solution halakhique viable qui mettra fin à ce phénomène profondément douloureux qui nuit à tant de femmes. »
Line Tubiana avec jpost