Ancienne candidate FN aux législatives de 2012 et ex-cheffe de cabinet de Louis Alliot, Cassandre Fristot avait affiché un slogan «Mais qui ?» associé à des noms de personnalités juives.
Cassandre Fristot, enseignante et ex-membre du FN qui avait brandi une pancarte antisémite lors d’une manifestation contre le passe sanitaire le 7 août, a été condamnée mercredi 20 octobre à six mois de prison avec sursis pour «provocation à la haine raciale» par le tribunal correctionnel de Metz. Le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité contre Cassandre Fristot, qui ne s’était pas déplacée à l’audience le 8 septembre, et qui n’était pas non plus présente mercredi.
Ce matin, les services de police ont interpellé la jeune femme brandissant cette pancarte. https://t.co/QRDaXAd2sy
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 9, 2021
La diffusion d’une photo de l’écriteau, brandi fièrement par Cassandre Fristot coiffée d’un béret lors de la manifestation messine début août, avait suscité un tollé dans la classe politique et les organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. La jeune femme, professeure d’allemand remplaçante, a été suspendue par l’Éducation nationale, «provisoirement», selon ses avocats. Elle encourait jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende.
⚖️Cassandre Fristot, auteure de la pancarte antisémite de la manifestation anti passe sanitaire à Metz du 7 août 2021, condamnée à 6 mois de prison avec sursis pour provocation publique à la haine raciale. La Licra était représentée par Me Simon Burkatzki.https://t.co/GykqmeuefQ
— Licra (@_LICRA_) October 20, 2021
« Stigmates profonds de l’antisémitisme »
Les avocats des 13 parties civiles avaient tous insisté sur le fait que la pancarte brandie le 7 août portait «les stigmates profonds de l’antisémitisme» et les «codes du complotisme», comme l’avait souligné Me David-Olivier Kaminski, avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Ces affirmations avaient été contestées par les avocats de la défense, qui avaient nié tout antisémitisme de la part de leur cliente.
La porteuse de la pancarte antisémite à Metz condamnée par la justice. Le @BnaiBrithFrance avait déposé plainte après les faits et s’était constitué partie civile à l’audience. Ne rien laisser passer contre l’#antisémitisme. @justice_gouv @Interieur_Gouv https://t.co/4R7B8BuKsB
— B’nai B’rith France (@BnaiBrithFrance) October 20, 2021
«Pour elle, c’est une défaite, elle a toujours nié, elle fait la vierge effarouchée, la naïve, alors que c’est une militante aguerrie de l’extrême droite qui porte les valeurs antisémites traditionnelles de l’extrême droite», a poursuivi Me Levi-Cyferman. Le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, avait lui aussi précisé que Mme Fristot était «connue pour son appartenance à la mouvance d’extrême droite». Pour Me David-Olivier Kaminski, qui représentait le Crif, «le tribunal a condamné pour la première fois en France l’antisémitisme moderne du “Mais Qui?”, il était important qu’une déclaration de culpabilité intervienne. C’est un signal qui est donné à toutes celles et ceux qui pourraient être tentés d’être les Cassandre Fristot des manifestations».