Des textiles de couleur violette, datant d’environ 1 000 av. J.-C., ont été retrouvés pour la première fois au Levant, dans la région de la vallée de Timna, au sud d’Israël.
Ces découvertes, révélées le 28 janvier dans la revue scientifique PLOS One, ont été effectuées par des chercheurs de l’Autorité des antiquités d’Israël, de l’université de Tel-Aviv ainsi que de l’université Bar-Ilan.
C’est lors de fouilles dans la vallée de Timna, qui renfermait autrefois d’importantes mines de cuivre, que des chercheurs de l’Autorité des antiquités d’Israël, de l’université de Tel-Aviv ainsi que de l’université Bar Ilan, ont fait cette découverte stupéfiante : trois échantillons de textiles, teints en violet à partir d’un gastéropode communément appelé « murex ».
Ces vestiges remontent, selon les chercheurs, à l’époque biblique des rois David et Salomon, qui ont régné sur Israël autour du Xe siècle avant J.-C. selon le texte saint. En effet, la datation par le radiocarbone a montré que ces trois échantillons – des restes de tissu, un gland en tissu et des fibres de laine – remontaient à la fin du XIe et début du Xe siècle avant J.-C.
Une couleur royale
Cette découverte exceptionnelle donne à voir un aperçu des armoiries royales à l’époque de David et Salomon. En effet, la couleur violette est évoquée dans la Bible comme un attribut royal, ou du moins réservé aux élites. « Dans l’Antiquité, elle est associée à la noblesse, aux prêtres, et évidemment à la royauté« , détaille Naama Sukenik, co-auteure de l’étude. Dans le Cantique des Cantiques, on peut d’ailleurs lire : « Le roi Salomon s’est fait faire une litière de bois du Liban. Les colonnes en sont d’argent ; les balustres, d’or ; le siège, de pourpre. »
Plus estimé que l’or
Si cette teinte était très réputée pour sa couleur vibrante et sa longévité, la manière de l’obtenir, à partir du petit mollusque qu’est le « murex », issu de la Méditerranée, était en effet trop coûteuse pour être très répandue. Naama Sukenik précise dans l’étude que la teinte pourpre était « la plus réputée » et qu’elle « coûtait souvent plus cher que l’or« .
Jusqu’à présent, aucun artefact teint grâce à ce procédé n’avait été découvert, seulement des coquilles de mollusques ainsi que des poteries contenant des teintures de couleur pourpre. Les fouilles en cours à cet endroit, qui ont lieu depuis 2013, notamment sur la « colline des esclaves« , permettent d’en apprendre davantage sur l’organisation et la hiérarchie de la société dans les mines au sein du royaume d’Edom, à l’âge de Fer.