El Al a cessé de voler. La compagnie a annulé deux vols passagers et quatre vols cargo prévus pour aujourd’hui.
Le PDG d’El Al, Gonen Usishkin, a ordonné que tous les avions de la compagnie soient ramenés en Israël, y compris ceux en tournée, dans le but de stopper totalement l’activité. Il semble que la compagnie aérienne ne prévoie pas d’effectuer des vols cargo ni des vols spéciaux de passagers vers des destinations particulières. La compagnie a déjà annoncé que les vols réguliers de passagers seront interrompus jusqu’au 31 juillet.
L’activité cargo avait déja diminué, les compagnies aériennes étrangères rétablissant des vols vers Tel Aviv. Les clients préfèrent envoyer du fret dans les soutes des avions de passagers : possibilités de fret élargies et prix réduit.
Hier soir, El Al a annoncé une perte de 140 millions de dollars pour le premier trimestre. La société cherche une injection de 400 millions de dollars et a mené des négociations sur deux options possibles: recevoir la totalité de la somme sous forme de prêt majoré d’une garantie de l’État, ou bien un prêt garanti par l’État de 250 millions de dollars et une offre de capital de 150 millions de dollars, également avec soutien de l’État.
Il y a quelque temps, le ministre des Finances Israël Katz et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont demandé aux responsables du ministère des Finances d’aider la société et de ne pas la laisser s’effondrer. L’arrêt des vols est-il censé exercer une pression sur l’État pour qu’il fournisse l’aide dont El Al a besoin pour survivre? Hier, le nouveau président du comité des pilotes, le capitaine Nir Reuveni, a accusé la direction de la compagnie aérienne d’être incapable de conclure des accords avec les employés, d’avoir refusé une offre généreuse du ministère des Finances et d’être incapable de diriger l’entreprise.
La plupart des pilotes, comme la plupart des autres employés d’El Al, 5 800 sur 6 300, sont actuellement en congé non payé. Seuls 110 des 650 pilotes de la compagnie aérienne travaillent actuellement.
El Al a déclaré en réponse aux accusations des pilotes qu’il était déterminé à tout faire pour répondre aux demandes du gouvernement afin de recevoir l’aide et de se préparer à un retour progressif à une activité normale. « À cette fin, la responsabilité et le leadership sont requis de toutes les parties concernées : la Histadrut (Fédération générale du travail en Israël), la direction et les représentants des employés », indique le communiqué de l’entreprise.
« L’entreprise n’est pas en bonne position », explique Avi Edri, président du syndicat des travailleurs des transports à la Histadrut. « L’entreprise ne peut pas continuer à subir une hémorragie, et si elle arrivait à la conclusion qu’il était préférable qu’elle cesse de voler, cela signifie qu’elle perd sur les vols qu’elle exploite. »
Edri a déclaré qu’El Al pouvait s’attendre à recevoir un prêt et que si c’était le cas, elle rembourserait ses dettes au public et aux fournisseurs. « Le principal facteur est l’ouverture du ciel vers des destinations vertes. Tant que cela ne se produira pas, la situation des compagnies aériennes israéliennes restera difficile. » Les dettes mentionnées par Edri comprennent des remboursements de 350 millions de dollars dus aux passagers dont les vols ont été annulés à la suite de l’épidémie de coronavirus.
Line Tubiana avec globes