Vendredi soir, une publication Facebook sur la page des Gilets jaunes 88, comparant la discrimination juive et celle vécue par leur mouvement, a créé la polémique. Ce qui a entraîné la démission de Grégory Brice, le président des Gilets jaunes vosgiens.
Publiée ce vendredi soir, l’image a choqué de nombreux internautes. Sur la page Facebook de l’association des Gilets jaunes 88, un message mettait en évidence un couple de juifs arborant un gilet jaune à la place de l’étoile de David et un slogan explicite : « Halte à la discrimination envers les gilets jaunes ». Le texte qui accompagne la publication, propose « à tous les gilets jaunes de porter un gilet miniature sur leurs vêtements civils, qu’il soit en papier, en tissu, en plastique, peu importe ».
Une manière, selon l’auteur de la publication, de « montrer au monde entier qu’en France, les gilets jaunes sont discriminés comme l’ont été nos frères de confession juive pendant la dernière guerre ». Cela étant, l’auteur explique qu’il faut « relativiser ». « Nous ne sommes pas encore déportés dans des camps, nous ne faisons pas l’objet de rafles massives », écrit-il avant d’ajouter que leur groupe est tout de même victime « d’une répression sans précédent ». Quant à la conclusion, elle se résume à trois lignes : « Que notre gilet jaune soit l’étoile jaune de nos frères et sœurs qui ont subi l’inimaginable pendant la dernière guerre. Portez votre gilet jaune. »
« Tout n’est pas comparable »
Sans surprise, le post a engendré de nombreuses réactions. Des internautes ont fait part de leur incompréhension en parlant de « comparaisons honteuses » et de « manque de respect » vis-à-vis de la population juive. La communauté israélite des Vosges a elle-même réagi par le biais de ses deux porte-paroles, Léon et Martine Sibeoni. « C’est avec stupéfaction que nous avons découvert cette photo rappelant l’innommable. Quel est le lien entre “étoile jaune” et “gilet jaune” ? Les morts de la Shoah, les porteurs de l’étoile jaune ne l’ont pas choisi. Leur seul crime était d’exister. Peut-on les assimiler à un mouvement de revendications sociales au sein d’une démocratie ? », demandent les deux responsables, précisant qu’ils comprennent « le désarroi de ces femmes et hommes en souffrance et nous les entendons sans qu’il soit nécessaire de s’identifier aux victimes du génocide. Tout n’est pas comparable. La Shoah est éthiquement irréductible à toute comparaison. »
« Les mots ont dépassé la pensée »
De son côté, le président des Gilets jaunes 88, Grégory Brice, se dit navré et assimile cette publication à une « très grande maladresse ». L’homme est si marqué par le post, auquel il est visiblement étranger, qu’il a pris une décision draconienne. « Je présenterai ma lettre de démission ce mardi soir, lors d’une réunion de bureau. J’occuperai mon poste jusqu’à l’assemblée générale de l’association prévue fin décembre. La secrétaire de l’association, qui gère notre page Facebook, s’excuse aussi. Cela étant, elle recevra une lettre d’avertissement », déclare Grégory Brice ajoutant que le post a été retiré ce dimanche après-midi et que des excuses ont été publiées.
Sur le réseau social, l’association explique en effet que « le parallèle maladroit avec l’étoile jaune a été mal compris et mal perçu ». Et d’ajouter : « L’objectif était de faire comprendre que nous porterions notre gilet jaune de cette manière en protestation contre les répressions, les gazages, les brutalités policières, la discrimination faite même dans certaines entreprises vis-à-vis des gilets jaunes et ce tous les jours, car il sera petit et discret… L’intention n’était évidemment pas de choquer. Simplement d’essayer un moyen de nous exprimer et de dire stop à cette image de gilet jaune casseur, cas social, fainéant, alors que nous sommes des citoyens qui essaient d’avancer et de changer les choses. Sans préjugés, sans discrimination d’aucune sorte, sans haine et avec tout notre cœur. Les mots ont dépassé la pensée et nous le regrettons. »
Bref, excuses à la noix, complètement nases…..