Danser sous les tirs de roquettes à la frontière de Gaza

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La compagnie de danse de Liat Dror basée à Sderot a mis en scène un nouveau spectacle qui tente de transmettre une réalité bien particulière : vivre sous une attaque constante tout en essayant de maintenir notre humanité.

Malgré, ou peut-être justement à cause du danger toujours présent pour les Israéliens vivant près de la frontière de Gaza, une troupe de danseurs de la ville de Sderot, présente un nouveau spectacle mettant en avant le sentiment d’être pris dans un feu croisé entre le devoir, l’humanité et l’importance de soi.

Liat Dror, directrice artistique de la compagnie de danse Sderot Adama, avec son partenaire Nir Ben Gal, explique que leur nouveau spectacle intitulé « L’amour est aussi fort que la mort » tente de faire comprendre ce que signifie danser sous le feu des roquettes et de créer de l’art sous le rugissement assourdissant des sirènes d’alerte des raids palestiniens.

« La vie près de la bande de Gaza nous pose sans cesse des questions difficiles concernant l’art, la vie en marge de la société et la valeur de l’art s’il n’est pas statique, placé dans un musée ou une salle de théâtre climatisée. Comment parler de l’art sans en diminuer la valeur, et en maintenant son authenticité ? », a déclaré Dror.


Dans leur dernier travail, la troupe utilise également une musique de fanfare évoquant l’armée pour exprimer la fierté nationale, l’importance de servir dans l’armée et ses liens avec le désir humain d’espace personnel.

« Cette rencontre entre les deux est très réelle dans ma vie quotidienne en studio », explique Dror. « Cela a commencé avec mon expérience personnelle à Tsahal et s’est poursuivi avec la très difficile expérience d’être mère de soldats. »

Selon elle, ce spectacle aborde de vraies questions fortes : choix de l’amour ou de la guerre, traitement d’une réalité complexe, acceptation de l’autre, qu’il s’agisse d’un conjoint, d’un voisin ou d’une personne ayant des opinions politiques opposées.

« La vie à Sderot souligne toujours ces questions et me garde constamment en alerte« , dit-elle. « Pourrons-nous répéter? Est-ce que nous pourrons terminer cette répétition ou les sirènes d’alerte vont-elles sonner? Mais après tout, il m’incombe de monter ce spectacle même sous les tirs de roquettes. »

Elle précise que la troupe utilise des enregistrements sonores prise en direct pendant des spectacles antérieurs, y compris les rires du public, le grincement des chaises et les bruits de respiration des personnes présentes.

« Pour moi, c’est une forme de correspondance, à la fois avec notre passé, et avec sa pertinence par rapport à ce qui se passe actuellement en Israël, à Sderot, ou à tout endroit où les fractures sont plus grandes que les chances de paix. »

Line Tubiana d’apres ynet