Entre Grands Boulevards et Sentier, une nouvelle table d’obédience israélienne envoie une cuisine tellurique, sensuelle et bouleversante. Assaf Granit ne s’est pas perdu après le Balagan !
Star en Israël, le chef a créé en dix ans un empire de tables branchées, de Jérusalem à Londres. Ce 9 septembre, il ouvre son deuxième restaurant à Paris. Si chaque saison voit éclore son lot de tables, la rentrée culinaire fait toujours frétiller les agités de la fourchette et autres toqués de la nouveauté. Nommé dans la catégorie des hits instantanés, Shabour promet de secouer le buzzomètre.
À l’angle des rues Saint-Sauveur et Dussoubs, la façade, sans enseigne, joue encore les anonymes. Même démarche brute à l’intérieur. Le décor surchargé du piano-bar jadis planqué entre ces murs a été rasé. Les vieilles pierres respirent, les gaines d’aération s’assument et, au milieu de la salle, trône une cuisine plus qu’ouverte: un petit îlot chromé savamment composé (plaques, braises, plancha), entouré d’un massif et élégant comptoir carré en granit, que partagent chefs et convives – trente-trois couverts, pas un de plus.
Shabour dévoile, dans une vaisselle délicate contrastant avec le caractère brut des matériaux en salle (béton, pierres grattées) une cuisine israélienne pleine de saveurs, évolutive, changeante et ouverte sur le monde.
Frenavon de la paix (pain cuit dans une branche d’olivier et relevé au za’atar), Poulpe grillé sauce harissa et son jardin de pêche et babba ganoush, Rouget nacré, matbucha anis et feta, Tortelini, chorizo, machluta, labane et pignons de pin, mais également Mousse au chocolat, fleur de sel et huile d’olive, galette au sucre et fromage, compotes, blanc manger sont à la carte des lieux, à déguster dans une atmosphère conviviale, festive et gourmande… Le tout, accompagné de vins dont la carte est chaque semaine renouvelée.