Déjà en prison, il était poursuivi notamment pour avoir proféré des « menaces de mort » à l’encontre d’un surveillant de la prison de Beauvais, en juin 2017.
Devant la télévision, ce mardi matin, le tribunal s’impatiente. Détenu à la maison d’arrêt de Beauvais, Jawad Bendaoud apparaît enfin face caméra, pour une comparution en visioconférence, dans la salle d’audience de la ville-préfecture de l’Oise. Un procédé de plus en plus employé pour éviter les trajets prison-tribunal, et qui n’a rien à voir avec le nom, bien connu, du prévenu.
T-shirt blanc aux imprimés dorés, cheveux mi-longs plaqués vers l’arrière, celui qui fut surnommé « le logeur de Daech » assure sa défense sans avocat. Il dégage un air serein, loin des scènes qui lui ont valu de devenir « une célébrité », malgré lui, depuis son passage télévisé après les attentats du 13-novembre. Reconnu coupable d’outrage et menace de crime sur un surveillant pénitentiaire, Jawad Bendaoud est condamné à 6 mois de prison ferme.
« C’est à cause de toi que des surveillants sont égorgés »
Les faits remontent au 19 juin 2017. Transféré ce jour-là de la prison de Villepinte à celle de Beauvais, Jawad Bendaoud est énervé. Depuis sa cellule du quartier d’isolement, il sonne sans cesse, exige le tabac qui se trouve dans son paquetage. « Arrête de faire le malin fils de pute je vais te mettre une patate dans ta gueule », lance-t-il au surveillant qui a ouvert la porte pour lui demander patience, positionnant son poing à hauteur de son visage.
Après un bref retour au calme, Jawad Bendaoud n’a en fait pas retrouvé ses nerfs. « C’est à cause de toi qu’il y a des gardiens qui se font égorger », profère-t-il à l’encontre du même surveillant, en mimant un égorgement.
« Tout ça parce que je suis médiatique »
Mais Jawad Bendaoud assure avoir changé. « Depuis 2015, j’en suis à 36 mois d’isolement total, tout ça parce que je suis médiatique. Quel détenu va avoir un comportement normal avec ça ? se justifie-t-il. À l’époque, j’étais soupçonné de complicité d’assassinat, alors que je n’ai rien à voir avec les attentats du 13-novembre. Depuis, mon état psychologique s’est un peu amélioré. »
Relaxé en première instance dans l’affaire du logement des terroristes, Jawad Bendaoud a finalement été condamné en mars dernier à quatre ans de prison par la cour d’appel de Paris. Celui qui affirme n’être pas sorti de sa cellule « depuis décembre 2018 » s‘est, depuis, pourvu en cassation. Il pratique « la musculation de temps en temps » et reçoit la visite de quelques proches. Potentiellement libéré en mars 2022 sous couvert de la décision de la Cour de cassation, il passera son 33e anniversaire, ce vendredi 30 août, derrière les barreaux.
Jawad va-t-il un jour se calmer ?
Jawad Bendaoud a été condamné en appel le 29 mars à quatre ans de prison pour avoir hébergé deux auteurs des attentats du 13-Novembre, dont leur cerveau présumé Abdelhamid Abaaoud. La cour a également prononcé l’interdiction de ses droits civiques et civils pendant cinq ans. Jawad Bendaoud est en détention depuis décembre pour des menaces de mort contre une victime des attaques du 13-Novembre, venue témoigner lors de son premier procès. Sa condamnation dans ce dossier a été aggravée le 27 mars en appel, passant de six mois à un an.
Encore des menaces de ce genre envers des victimes et des surveillants, pourquoi pas des magistrats, et sa peine finira par….ne plus finir, pauvre Jawad, faudrait qu’un jour il se calme…..
Avec francetvinfo et leparisien