Tout juste inauguré, ce laboratoire à idées permettra à l’Alliance de réaliser une collaboration unique avec l’écosystème « Tech » israélien et d’enterrer, pour quelques instants, la hache de guerre.
Après la Silicon Valley et Shanghai, c’est au tour de l’Atidim Park, à Tel-Aviv, en Israël, d’accueillir le nouvel Innovation Lab de l’Alliance. Un laboratoire entièrement tourné vers les nouvelles technologies, permettant à Renault et à Nissan d’activer un modèle unique de collaboration avec des start-up israéliennes, ainsi qu’un partenariat exclusif avec l’Israël Innovation Authority (IIA).
Le but de l’Alliance Innovation Lab Tel-Aviv : tirer parti des compétences de l’écosystème des start-up israéliennes pour codévelopper les technologies automobiles de demain. Les activités du laboratoire israélien sont ainsi axées autour des capteurs pour véhicules autonomes, de la cybersécurité et du big data. Dix projets de prototypes sont d’ores et déjà sur la table de travail. D’autant que le « Lab » est en capacité de mener ses preuves de concept (POC) dans des conditions optimales, soit une superficie de 1 600 m2 et un partenariat avec CityZone – écosystème d’innovation situé dans l’Atidim Park – permettant aux jeunes entreprises d’éprouver leurs technologies en conditions réelles.
L’ouverture de ces locaux constitue une étape majeure pour nous. Elle s’inscrit dans le cadre de l’engagement toujours plus soutenu de l’Alliance dans l’écosystème israélien après l’installation de notre laboratoire d’innovations locales », a expliqué Antoine Basseville, directeur Alliance Innovation Lab Tel-Aviv.
Membre privilégié du programme « Technology Innovation Labs » de l’IIA, le « Lab » offre des financements avantageux pour les POC menées par des start-up israéliennes tournées vers la mobilité intelligente. De plus, ses opérations sont menées en étroite collaboration avec Alliance Ventures, le fonds de capital-risque de l’alliance qui prévoit d’investir jusqu’à un milliard de dollars sur cinq ans dans des start-up, des incubateurs technologiques et des entrepreneurs de talent.
Une vision du futur sur fond de discorde
Des investissements pour le futur qui font oublier un instant la guerre fratricide qui se joue actuellement entre Renault et Nissan. En effet, depuis l’arrestation, en novembre 2018, de Carlos Ghosn, rien ne va plus au sein de l’Alliance.
Dernier camouflet en date : Jean-Dominique Senard, actuel président du conseil d’administration de Renault, informerait, dans un courrier, le patron de Nissan, de « son intention de s’abstenir de voter » une mesure portant sur la mise en place de trois comités (nominations, audit et rémunérations) au sein de la gouvernance de Nissan. En s’abstenant de voter, Renault, principal actionnaire de Nissan avec 43,4% de participation fait ainsi mourir dans l’œuf cette réforme alors qu’elle avait été « approuvée par l’ensemble des administrateurs », dont Jean-Dominique Senard, a indiqué, dans un communiqué, Hiroto Saikawa, dirigeant de Nissan.
Selon le Financial Times, qui a révélé l’existence du courrier, Jean-Dominique Senard craindrait que les trois nouveaux comités, constitués d’administrateurs indépendants, ne soient utilisés pour réduire l’influence de Renault…
Un malentendu de plus entre Renault et Nissan qui vient s’ajouter notamment à l’offre de fusion avec Fiat-Chrysler Automobiles dont Nissan s’était senti exclu.
Pendant ce temps, le gouvernement français, lui, tente de ménager la chèvre et le chou et de faire renouer le dialogue entre deux entités qui, manifestement, ne parlent plus le même langage.