L’année 2018 a été marquée par un nombre record d’incidents antisémites au Canada, dont environ 35 % sont survenus au Québec, selon l’organisation juive B’nai Brith.
En tout, 2041 incidents ont été recensés au Canada dans la dernière année, indique-t-on, ce qui représente une hausse d’environ 16% par rapport à 2017. Il s’agit du troisième record de cas compilés en autant d’années, a soutenu le B’nai Brith.
«Nous avons observé des augmentations significatives [d’incidents] dans des régions du Canada qui ne sont pas typiquement sujettes à de hauts niveaux d’antisémitisme ainsi qu’une prolifération du harcèlement sur le web», écrit l’organisation dans son rapport annuel sur la question.
Les auteurs s’étonnent ainsi de constater une hausse d’épisodes antisémites dans les Prairies et dans certaines portions de l’Ouest canadien, des endroits où peu de cas avaient auparavant été rapportés.
C’est toutefois le Québec qui arrive en tête de liste en cumulant 709 incidents antisémites en 2018, dépassant ainsi pour la première fois l’Ontario à ce chapitre. En 2017, le B’nai Brith rapportait 474 incidents au Québec.
La plupart des incidents antisémites remarqués dans la province constituaient du harcèlement, soit 677 au total. Le B’nai Brith inclut dans cette catégorie les cas où des propos haineux ont été exprimés par écrit ou verbalement sans poser de menace physique. La plupart du temps, le harcèlement se manifeste sur le web, note-t-on en citant en exemple les plateformes Facebook et Twitter.
Un nombre nettement moins élevé de cas de vandalisme a été recensé, soit 30. En Ontario, où se situe une plus grande communauté juive, on en a plutôt comptabilisé 138. Parmi les incidents qui se sont produits au Québec, le B’nai Brith mentionne un Montréalais qui se serait fait dire par un collègue lui montrant son nouveau briquet qu’il allait brûler tous les Juifs. On rapporte aussi plusieurs cas de graffitis avec une croix gammée.