Ce lundi, la ville de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne va sceller des pavés à la mémoire d’une dizaine de déportés des camps nazis, devant leurs anciennes habitations.
Lundi 29 avril à 9 heures du matin, un pavé sera scellé au 2, rue Mallier à Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne. Sur ce morceau en laiton de dix centimètres par dix centimètres, on pourra lire : « Ici habitait Ida Lévine, née le 22 janvier 1913 à Paris,déportée de Drancy le 31 juillet 1942 à Auschwitz, assassinée le 19 septembre 1942 ».
Comme cette jeune femme juive, dénoncée pour résistance par lettre anonyme, une dizaine d’autres déportés des camps nazis verront eux aussi leur mémoire honorée ce jour-là par un pavé devant leur ancienne habitation.
« Qu’ils ne soient pas seulement un nom sur une plaque »
« Nous possédons déjà un monument en hommage à ces déportés, mais nous avons voulu réinscrire leur histoire et leur mémoire dans la vie de la ville. Qu’ils ne soient pas seulement un nom sur une plaque », explique à 20 Minutes Loïc Damiani, adjoint au maire en charge du patrimoine historique. Ce dernier a découvert ce concept à Berlin, en Allemagne. Ces pavés appelés Stolpersteine, sont l’œuvre de l’artiste berlinois Gunter Demnig, qui sera d’ailleurs présent pour l’occasion.
« On ne fait pas de l’histoire pour pleurer sur le passé, mais pour comprendre le monde d’aujourd’hui et montrer à quoi mène le racisme, l’antisémitisme ou le rejet des minorités, explique Loïc Damiani. Ce sont des fléaux encore très présents dans notre société. Une pierre ne règle pas tout, mais elle permet déjà de faire réfléchir. »
D’autres pavés seront posés en 2019 et 2020
Fontenay-sous-Bois est la seule ville d’Ile-de-France à entretenir la mémoire de ses déportés de cette façon. Si le concept est plutôt développé en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, Loïc Damiani nous assure que la commune est également la seule de France à vouloir sceller un pavé pour chacun des près de 160 déportés que compte la ville. « Nous avons fait une première série l’année dernière, nous allons en faire une autre en plus de celle-ci d’ici fin 2019 et sûrement encore une l’an prochain. »