Deux membres haut placés du syndicat étudiant ont violemment moqué le recueillement national qui a accompagné l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Hier soir, la vice-présidente de l’Unef Lille et l’un des membres du bureau national de l’association étudiante marquée à gauche ont tweeté leur dégoût et leur amusement face au recueillement national qu’a engendré l’incendie historique de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Devant l’ampleur des réactions à leurs messages, ils ont supprimé leurs tweets (mais c’est foutu les gars, ça ne sert plus à rien avec @FallaitPasSuppr) et ont contraint la présidente de l’Unef, Mélanie Luce, à réagir sur le même réseau.
Celle-ci n’a pas condamné leurs propos mais a préféré défendre leurs positions en précisant que rien ne justifiait de harceler «les personnes qui ne sont pas d’accord». Là encore, les propos ont choqué et plus de 400 personnes ont réagi à ce message. Mélanie Luce explique au Figaro ce matin avoir «manqué de clarté» dans ses propos et déplore des positions qui «ne sont pas celles de l’Unef». De son côté, l’association Avocats Sans Frontières, par la voix de son président Gilles-William Goldnadel, a annoncé qu’elle allait porter plainte.
Hafsa Askar, l’étudiante de l’@UNEF dont vous me parlez tous en DM vient de supprimer son compte @arzengels / id 293520238#NotreDame #notredamedeparis #incendie pic.twitter.com/WKz9e2sB1R
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) 15 avril 2019
«Délire de petits blancs»
«Je m’en fiche de Notre Dame de Paris car je m’en fiche de l’histoire de France je sais pas quoi». Voilà le tweet qu’Hafsa Askar, la vice-présidente de l’Unef Lille, a posté à 19:59, une heure seulement après le début de l’incendie. Trois minutes plus tard, celle-ci poursuivait ses invectives, toujours plus violentes: «Jusqu’où les gens vont pleurer pour des bouts de bois? […] Vous aimez trop l’identité française alors qu’[…]objectivement c’est votre délire de petits blancs». Et une demi-heure après, le membre du bureau national Édouard Le Bert y est allé de sa saillie moqueuse: «Ça y est drame national, une charpente de cathédrale brûle».
L’@UNEF à l’honneur ce soir 🤦♂️
Edouard Le Bert @Edouard_Le_Bert / id 574612143, membre du Bureau National de l’@UNEF contraint lui aussi de restreindre son compte à la suite de ce tweet#NotreDame #notredamedeparis #incendie pic.twitter.com/pbGLA6wfP2
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) 15 avril 2019
Dans un premier temps, Mélanie Luce, présidente de l’Unef, a commencé par défendre les membres de son bureau en précisant que «rien ne justifie d’insulter, de harceler, de menacer de viol et de bien d’autres choses les personnes qui ne sont pas d’accord. Pour rappel, le viol est 1 crime qui touche 16% des femmes et détruit des vies, pas un étendard à brandir contre quelqu’un avec qui on est en désaccord». Cette notion de «désaccord» a enflammé de nouveau les internautes, qui ont été plus de 400 à répondre, souvent violemment à ce tweet.
Néanmoins, rien ne justifie d’insulter, d’harceler, de menacer de viol & de bien d’autres choses les personnes qui ne sont ps d’accord. Pr rappel le viol est 1 crime qui touche 16% des femmes & détruits des vies, ps 1 étendard à brandir contre qqn avec qui on est en désaccord 2/2
— Mélanie Luce (@luce_melanie) 15 avril 2019
«Propos inacceptables, sur le fond et sur la forme»
Mélanie Luce reconnaît ce matin au Figaro n’avoir «pas été assez claire», et déplore, cette fois clairement, des «positions qui ne sont pas celles de l’Unef» (mais celles de haut dirigeants, pas de bosl…), et des «propos inacceptables, sur le fond et sur la forme». «La cathédrale représente un symbole pour tous les Français, qu’ils soient catholiques ou non, poursuit-elle. Elle reflète le travail de nombreuses personnes pendant 200 ans et on se désole évidemment de l’incendie d’hier soir.» La présidente confirme ainsi que «Notre-Dame n’est ni pour les blancs, ni pour les racisés, elle est emblématique pour tous». Elle a senti le vent du boulet, et pipeaute comme elle peut pour sauver son navire pourri !!!
Mélanie Luce affirme enfin qu’une réunion va avoir lieu «dans les prochains jours» pour décider de l’avenir de ces deux membres de l’association, à qui elle a demandé hier soir de supprimer les tweets. «On essaie de faire attention aux personnes qu’on recrute, mais notre objectif principal est aussi l’éducation populaire. Nous ne sommes pas là pour dire, ‘tu as dit ça, donc tu t’en vas’, mais plutôt pour former nos militants». Mais voila, pas question d’exclusion de ces braves petits soldats pour le moment.
Président de l’association Avocats Sans Frontières, l’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel, qui écrit notamment des chroniques pour Le Figaro, a annoncé sur Twitter qu’il allait porter plainte contre le syndicat étudiant. «Une présidente voilée, des camps racisés et une membre de son bureau national qui moque la douleur du peuple français et insulte les blancs, moi je trouve l’UNEF en parfaite cohérence, a -t-il écrit. Avocats Sans Frontières portera donc plainte avec la même cohérence.»
Une présidente voilée , des camps racisés , et une membre de son bureau national qui moque la douleur du peuple français et insulte les blancs , moi je trouve l’UNEF en parfaite cohérence . Avocats Sans Frontières portera donc plainte avec la même cohérence. https://t.co/ylV3gx4z3m
— G-William Goldnadel (@GWGoldnadel) 16 avril 2019
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