Le peintre Michel Girard est installé à Courseulles-sur-mer dans le Calvados. Il peint depuis longtemps les paysages de Normandie. Mais en 1973, un voyage à Auschwitz a bouleversé sa vie.
Il est revenu chez lui avec la volonté de transcrire ce qu’il a ressenti sur place. Face à la recrudescence de l’antisémitisme il a décidé symboliquement d’exposer ses toiles devant la fenêtre de son atelier.
Depuis qu’il est installé à Courseulles-sur-mer, il peint avec un plaisir sans fin ces paysages de Normandie qui lui sont chers. Il vit de sa peinture, soutenu par Paul Somemberg, un mécène juif qui, en 1973 l’a emmené à Auschwitz
Le voyage en enfer
« On a visité le camp, pièce par pièce; les cachots où les prisonniers étaient sur 1 m2 où on pouvait encore voir les graffitis faits avec leurs ongles. On se demandait : ça a existé? Oui, la réalité était là. »
Une visite qui a bouleversé Michel Girard. A son retour, il a peint l’horreur des camps dans un style inspiré de son maître Bernard Buffet. « On voit sur le tableau que les visages ne sont pas grimaçants, ils sont résignés. J’ai essayé de rendre ce que j’ai ressenti. »
Reportage France 3 Normandie : L. Landry / C. Bézard / B. Munch
Michel Girard a peint deux tableaux après sa visite du camp d’Auschwitz. Lui qui parcourt le monde depuis longtemps fait un constat inquiet : « J’ai vu au fur et à mesure des semaines venir une violence qui est insupportable parce que dans la vie on doit respecter certaines valeurs. Si on veut vivre ensemble, il faut respecter ces valeurs »
C’est pour cela que Michel Girard a mis en avant à la fenêtre de son atelier ces deux toiles témoins d’une histoire indélébile avec un mot manuscrit « Plus jamais ça ».