Deux adolescents (traduction : 2 racailles) sont suspectés des tirs qui ont blessé vendredi un fidèle, rue Charles-Peguy. Ils ont été placés en garde à vue samedi, au lendemain des faits.
Les deux adolescents ont été placés en garde à vue samedi après avoir blessé un fidèle d’une synagogue de Sarcelles la veille au soir, avec une carabine à plomb. Agés de 15 et 16 ans, ils avaient tiré depuis un balcon situé face à l’entrée du lieu de culte, rue Charles-Peguy, blessant légèrement à un mollet un homme qui se trouvant devant la synagogue.
Maire de Sarcelles: « Il y a une banalisation de l’antisémitisme » pic.twitter.com/UVORN9hIOt
— BFMTV (@BFMTV) 19 février 2019
Les faits se sont produits vendredi soir mais ce n’est que le lendemain que la victime a saisi les services de police. Les enquêteurs du commissariat de Sarcelles ont rapidement pu déterminer l’origine des tirs, à savoir le balcon du 6e étage de l’immeuble d’en face.
Des jeunes connus des services de police
Les policiers ont investi les lieux et découvert la présence d’une dizaine de personnes dans cet appartement. Au cours de la perquisition, les enquêteurs ont retrouvé l’arme : une carabine à plomb de calibre 4,5 mm, qui a été aussitôt saisie. Deux adolescents, parmi les personnes présentes, ont reconnu en être les utilisateurs. Les deux jeunes, connus des services de police pour des faits de vol et de violence, auraient tous les deux tiré. Ils ont été placés en garde à vue.
Ils auraient indiqué ne pas avoir visé la victime parce qu’elle était juive (ben voyons, le mec est debout devant la synagogue, un vendredi soir), tout en admettant avoir compris qu’elle était devant la synagogue. « La circonstance aggravante d’antisémitisme est retenue en l’état », indiquait toutefois dans l’après-midi le parquet de Pontoise, précisant qu’un défèrement devant un juge des enfants était prévu.
Le président de la communauté juive voit de la bêtise
Cependant, Moïse Kahloun, le président de la communauté juive de Sarcelles, ne voit pas dans le geste des adolescents une évidente dimension antisémite, plutôt celle de la bêtise. « Ce n’est pas une agression antisémite. Ce sont des enfants qui auraient tiré sur n’importe qui. » Il est davantage inquiet dit-il de la montée des insultes antisémites. « Tout est permis aujourd’hui ! Les personnes antisémites ne se cachent plus et le disent ouvertement. Auparavant, les gens se maîtrisaient malgré tout. Il m’est arrivé personnellement à Paris, parce que j’avais la kippa, de me faire interpeller par une personne qui m’a lancé : la France est à nous !Cela rappelle le passé. »
De son côté, le maire (PS) Patrick Haddad condamne l’agression. « J’ai discuté avec la victime que je connais. Il a une blessure superficielle. Mais le geste est inquiétant. Ce n’est pas la première fois que ces deux frères utilisent cette carabine. » Pour l’élu, il y a nécessité à ce que « ces jeunes comprennent la gravité de leur geste et que les sanctions soient exemplaires » et que « tout le monde doit comprendre que c’est inacceptable ».