L’écrivain et militant extrémiste a déjà été condamné à de nombreuses reprises pour antisémitisme. Il est cette fois condamné pour négationnisme, mais échappe à la prison.
Le militant et écrivain d’ultra-droite Hervé Ryssen, de son vrai nom Hervé Lalin, a été condamné mercredi à Paris pour négationnisme. Il devra payer 5.000 euros de dommages et intérêts, ainsi que 2.000 euros pour les frais de justice, à la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), qui était à l’origine du signalement à la justice.
En octobre 2017, il avait publié sur son compte Twitter un montage juxtaposant l’affiche du film « La vérité si je mens 3 », qui présente des personnages souriants ou hilares, et une photo du portail d’entrée du camp d’extermination nazi d’Auschwitz. Ce tweet n’est plus accessible.
Le tribunal correctionnel a estimé dans son jugement que ce montage « tourne en dérision la Solution finale et insinue que ce camp n’a pas été un lieu d’extermination ». La justice considère qu’en le diffusant, Hervé Ryssen impute aussi « à la communauté juive dans son ensemble d’avoir menti en inventant l’existence (du génocide) ».
Ni présent ni représenté à son procès
Pour contestation de l’existence d’un crime contre l’humanité mais aussi pour diffamation envers la communauté juive, le militant a été condamné à 120 jours-amendes à 50 euros, soit 6.000 euros d’amende pouvant se transformer en jours d’emprisonnement s’ils ne sont pas payés. Une condamnation par défaut, puisqu’il n’était ni présent ni représenté à son procès.
Par le passé, Hervé Ryssen a déjà été plusieurs fois condamné, notamment pour provocation à la discrimination, injure ou diffamation antisémites. Le tribunal a noté qu’il n’avait pas payé les amendes simples auxquelles il a déjà été condamné, mais qu’il s’était acquitté en revanche d’une amende prononcée en 2015 dans le cadre d’une telle peine de jours-amendes, beaucoup plus contraignante.
L’écrivain antisémite a pris part samedi dernier, à Rungis (Essonne), à une réunion de différents courants de l’ultra-droite nationaliste et identitaire. Environ 500 personnes assistaient à ce rassemblement, organisé par Yvan Benedetti, ancien patron du groupuscule pétainiste L’œuvre française. Y ont également pris part l’essayiste Alain Soral, condamné le 17 janvier dans une autre affaire pour antisémitisme, et le directeur de l’hebdomadaire d’extrême droite « Rivarol », Jérôme Bourbon.
Ancien membre du Front national, Hervé Ryssen s’est trouvé à la Une de Paris Match début décembre, sur une photo prise lors du troisième samedi de manifestations des Gilets jaunes à Paris. On le voyait porteur d’un gilet jaune, face à un gendarme mobile, devant l’Arc de Triomphe.